VERITE

#25 « Construire une entreprise prospère en embrassant la maladie »

Maïlys Dorn – HOME

Je suis honorée de partager avec vous le parcours inspirant de Maïlys Dorn, fondatrice de l’école HOME. Cette entrepreneure audacieuse qui a transformé son combat contre le cancer en une opportunité de réinvention personnelle et professionnelle. Son histoire est un témoignage de résilience et de détermination, illustrant que les épreuves de la vie peuvent mener à une croissance extraordinaire.

Dans cet épisode, Maïlys dévoile ses stratégies pour les entrepreneurs sur l’art de lâcher prise tout en dirigeant une entreprise prospère à forte culture et une équipe 100% freelances engagés comme des associés. Apprenez comment le fait de relâcher le contrôle, de la bonne manière, est une compétence essentielle pour tout leader – il s’agit de déléguer, de faire confiance à son équipe, de recruter des personnalités et de fixer ses propres règles de réussite pour permettre à l’entreprise de s’épanouir de manière autonome.

Nous explorons son chemin entrepreneurial, marqué par l’adoption d’une mentalité de cheffe d’entreprise résiliente et la maîtrise de l’art du lâcher prise sans entraver la croissance. Cette conversation avec Maïlys offre des leçons puissantes pour chaque entrepreneur confronté à des défis.

Timeline :

00:03:52 – Un Parcours Personnel Et Professionnel Mouvementé

00:14:46 – Le constat des lacunes dans l’enseignement de l’architecture

00:19:34 – La naissance de la formation de l’atelier HOME

00:23:09 – La reconnaissance et la certification de l’entreprise

00:31:14 – Rien n’est impossible

00:43:47 – Faire face au burn-out et apprendre à déléguer

01:00:20 – L’importance de la vision dans le rôle de CEO

01:05:47 – Prendre une posture de CEO malgré les difficultés

01:16:36 – Co-création et croissance organique au sein de l’entreprise.

01:20:15 – S’arrêter sans arrêter son entreprise

Pour contacter Maïlys :

Le site internet d’HOME
Son email

 

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Transcription de l’épisode

    Ombeline : Bienvenue Maïlys. Très heureuse de te recevoir dans cette saison deux 2 du podcast vérité.

    Maïlys : Merci, Ombeline, de m’accueillir.

    Ombeline : Alors, avant de parler un petit peu de ton parcours, est-ce que tu aimerais simplement nous décrire ton environnement pour qu’on puisse t’imaginer quand tu vas nous parler.

    Maïlys : Oui. Alors, actuellement, je suis dans un bureau temporaire, dans lequel j’ai mis aussi mon lit, puisque ma maison est en chantier. Donc, j’ai acheté une maison cet été et sous cette maison il y a un appartement dans lequel se situeront mon bureau et l’atelier de mon mari qui est horloger-réparateur. Et donc, en attendant que les travaux de la maison au-dessus soient terminés, et bien on habite dans nos futurs bureaux donc… Donc voilà. Donc là moi je suis dans le futur atelier de Stéphane, et il y a un lit à côté de moi. Et puis, j’ai deux belles fenêtres, qui donnent sur de la verdure, des arbres, parce que j’adore les arbres. Et cette maison est entourée d’arbres, et c’est pour ça que je l’ai achetée. Voilà. Et je suis Basque.

    Ombeline : Au Pays basque. Oui, j’allais te dire, et géographiquement je, parce qu’en fait, je m’interroge, je ne sais pas où tu es…

    Maïlys : Retournée, à côté de Bayonne, qui est la région où j’ai grandi ; que j’ai quitté à l’âge de vingt (20) ans, juste après avoir rencontré mon futur mari. On s’est rencontré ici. Nos parents habitent à deux kilomètres. Voilà. Et puis après, et puis en fait, au moment où on s’est rencontré, moi j’allais partir faire des études. Et lui, il ne rêvait que d’une chose, c’était de partir, justement. Donc il m’a suivi. Donc, on a été à Grenoble, puis à Nice. On est resté pendant douze (12) ans à Nice. On est parti faire un tour du monde. Ensuite on est revenu plutôt vers Bordeaux. Et puis enfin, après vingt ans d’exil, on est revenu l’année dernière dans la région. Voilà. Et on a trouvé cette maison dans des circonstances assez émouvantes, dont on va peut-être parler plus tard.

    Ombeline : Oui, avec plaisir, avec plaisir. Et puis, c’était aussi une année un peu charnière donc, c’est fou que la maison arrive aussi à ce moment-là.

    Maïlys : Oui, c’est ça en fait. C’était un… Bah en fait c’était un peu… Donc, c’était l’été dernier, donc il y a un an. Donc, c’était un moment très… C’était une véritable tornade en fait, puisqu’on devait déménager. Déjà, on avait déjà prévu de déménager dans la région et de faire construire sur un terrain en pente, et ce projet de construction n’aboutissait pas en fait. C’était vraiment très, très conflictuel avec l’architecte, qui ne voulait pas faire ce que je voulais, qui n’était vraiment pas du tout à l’écoute. J’avais changé, mais j’ai eu les mêmes problèmes. C’est très, très, très compliqué. Et ça m’a causé beaucoup de stress en fait cette histoire. Et au moment où on allait déménager dans une maison en location qui était juste à côté du terrain, là j’ai appris que j’avais un cancer du sein. Donc ce cancer a permis en fait de laisser tomber ce projet de construction avec lequel je pense qu’on allait droit dans le mur en fait ; puisque, avec ce cancer, je ne pouvais plus emprunter la somme nécessaire à faire construire. Mais juste, heureusement, quelques… À peine un mois avant, il y a une loi qui avait été votée en juin 2022, qui disait que, donc il y a le droit à l’oubli, déjà, et puis, pour les personnes qui empruntent moins de 200 000,00 euros, par tête, ça veut dire à deux 400 000,00 euros, et bien il n’y a pas d’obligation de questionnaire médical. Voilà. Donc, on s’est débrouillé avec cette somme-là, et puis les économies qu’on avait pour pouvoir acheter une maison à rénover. Et la recherche de cette maison était absolument extraordinaire, puisqu’au début, c’était voilà, on s’y est mis au mois d’août, dès qu’on est arrivé. Et puis en même temps, voilà, on ne trouvait rien. Et puis j’ai dit à mon mari au mois de septembre on arrête, je suis focus sur ma santé, et une fois que je serais opérée, on la trouvera. Je pense que c’est… Il faut d’abord que je sois focus sur ma santé et puis on verra après. Chaque chose l’une après l’autre. Donc ce cancer, ça m’a vraiment appris aussi à faire ça, à lâcher des… de vouloir tout faire en même temps. Et effectivement, j’ai été opérée le mardi 4 octobre, et le mardi suivant, on visitait cette maison qui était exactement la maison que j’avais rêvée dans mes rêves les plus fous. Il y a quatre ans déjà, où j’avais dit à mon mari ; un jour, on est allé au restaurant et sur un restaurant qui était dans une forêt des Landes, sur un terrain en pente, et le fait d’être sur un terrain en pente faisait que la terrasse, il y avait la terrasse en bois, donnait sur la canopée des arbres. Et c’était magnifique. J’ai dit c’est ça que je veux. Je veux un terrain en pente pour avoir cette vue-là depuis ma terrasse sur la canopée des arbres. Et en fait, en arrivant dans cette maison, un terrain en pente, on arrive sur la terrasse et là des arbres au sud, à l’est, à l’ouest. Voilà. Donc, on était sur la canopée, donc ça correspondait exactement à ma vision. Et en me retournant, j’ai vu écrit sur la façade « 1982 » qui était mon année de naissance. Et ensuite, quand on a signé chez le notaire, on s’est rendu compte qu’elle avait été inaugurée exactement cinq (5) jours après ma date de naissance.

    Ombeline : C’est fou.

    Maïlys : Donc, il y avait beaucoup de…

    Ombeline : Vous êtes nées ensemble.

    Maïlys : Voilà. On est… En fait, c’est ça. C’est ce que je dis souvent, c’est cette maison et moi, on a exactement le même âge et on est tout à rénover, comme moi. Voilà.

    Ombeline : magnifique. Très belle histoire. Et puis nos auditeurs ne savent peut-être pas encore à quel point les lieux sont importants dans ton métier, dans ton parcours. Je vais peut-être partager un petit peu les grandes étapes de ton parcours et puis de ton entreprise H.O.M.E.  Tu ajoutes des choses s’il y a besoin, et cetera. On est en interaction. Et puis, ça nous amènera aussi à l’intention que tu as posée pour nos auditeurs aujourd’hui. Ça te va ?

    Maïlys : OK.

    Ombeline : Oui ? Donc, 1982, ça veut dire que tu as deux ans de moins que moi, donc…

    Maïlys : OK.

    Ombeline :… quarante (40), c’est ça ?

    Maïlys : Quarante et un (41), depuis le mois de mars.

    Ombeline : Ah oui, tu es de Mars. Moi je suis de décembre, ouais. Donc, tu commences tes études par les beaux-arts, où tu me disais sept ans d’études dans un milieu où l’argent est tabou.

    Maïlys : Ouais.

    Ombeline : Et tu découvres donc l’art de la vente, et donc de faire de l’argent. Après, dans ton premier job, où tu es recruté chez un cuisiniste. Et là où tu découvres en fait l’humain et la relation commerciale aussi, j’imagine.

    Maïlys : Tout à fait. Ça a été assez violent.

    Ombeline : J’aimerais bien que tu parles de l’art de la vente, parce que je reprends tes mots.

    Maïlys : Oui. En fait, c’est un vrai art parce qu’en fait je découvre qu’en fait c’est juste l’art de l’écoute.

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys : Chose… c’est tellement peur en fait, et on va pouvoir en reparler après. Mais c’est… Les beaux-arts, donc c’est un milieu artistique. Et en fait, le milieu de l’architecture est aussi un milieu artistique, avec des profils de personnes où l’égo est particulièrement fort. Ce n’est pas une critique que je dis, ce n’est pas une critique, un trait de personnalité où l’égo va être fort et on va aller chercher qui je suis, comment j’ai envie de m’exprimer, et cetera. Et justement, ma façon de faire de l’architecture d’intérieur, moi on verra que ce n’est pas dans le « Qui je suis ? », « Comment j’ai envie de m’exprimer ? », mais c’est dans le « Qui je fais habiter ? », « Pour qui je conçois ? », « Pour qui je conçois et qui sont les humains que je vais faire cohabiter ensemble ? ». Donc on est vraiment sur un travail de connaître, d’être vraiment amené à connaître l’autre, et avoir une empathie particulièrement forte. Et ce qui est assez amusant…

    Ombeline : C’est surtout avec l’espace de la cuisine, qui est quand même un lieu vraiment de convivialité, de retrouvailles.

    Maïlys : Ouais.

    Ombeline : Enfin je trouve que c’est…

    Maïlys : Oui, alors, la cuisine c’est un prétexte en réalité, le métier de cuisiniste, ce n’est pas forcément faire que de la cuisine. Même si c’est la plus grosse… on va dire le plus gros du chiffre d’affaires et ce qu’on met en avant. Mais en l’occurrence, c’était les cuisines SCHMIDT puis les cuisines Mobalpa, c’était, on faisait de la cuisine, on faisait des salles de bains, on faisait des dressings, il y a des bibliothèques. En fait, on faisait de l’agencement de maisons complet. Et petit à petit, j’étais amenée à faire de l’architecture d’intérieur, en réalité, sans avoir le diplôme officiel d’architecte d’intérieur quoi. Mais ce qui est amusant, c’est que, quand j’ai voulu me reconvertir, j’ai fait un bilan de compétences. Et la coach en fait qui m’a fait faire ce bilan de compétences, je lui ai expliqué « Écoutez, je sais déjà ce que je veux faire. Je suis obligée de faire ce bilan de compétences pour pouvoir construire mon dossier, pour faire financer ma formation par le fonds Fongecif, c’était une étape obligatoire. Je lui dis « Je veux bien faire ce bilan. Par contre, le problème ça va être le timing puisque je dois absolument, vous voyez, je dois absolument m’inscrire en fait dans une école avant la fin de notre bilan ». Elle m’a dit « OK, pas de souci. Donc, on va faire les choses un petit peu à l’envers ». Et donc, on a commencé à chercher quelles étaient les bonnes écoles pour moi, et cetera, et cetera. Et en fait à la fin, en dernier, elle m’a fait ce bilan de… ce test de personnalité, qu’elle aurait dû faire normalement en tout premier, à la toute première séance. Et j’arrive à la dernière séance donc, elle avait déjà les résultats ; et là je la vois blême. Et je dis « Qu’est-ce qui se passe ? », elle me dit « Mais vous n’avez pas du tout la personnalité d’un architecte d’intérieur ». Et en fait, ce qui est marrant, c’est que ça ne voulait pas dire « Tu n’es pas faite pour ce métier », ça voulait simplement dire « Par rapport aux personnes qui font ce métier, vous n’avez pas du tout la même personnalité ». Et en fait, je lui dis « Mais qu’est-ce qui me qui différencie ? », elle me dit « Vous avez un égo sous-développé, et un sens de l’empathie plus développé » ; « OK. Et du coup, je devrais faire quoi comme métier ? » ; elle me dit « Journaliste ou commerce ». Voilà. « Ça, c’est des métiers qui correspondent à votre profil de personnalité ». Et alors, c’est plus marrant parce que, voilà, le commerce en fait, je venais de passer effectivement six ans chez ce cuisiniste. Et journaliste, moi j’ai démarré après, j’ai démarré un blog. Donc je te laisse continuer mon parcours. Mais c’est une parenthèse.

    Ombeline : Et puis c’est, effectivement, je trouve que c’est tellement plus intéressant de ne pas être fait pour un métier alors qu’on est attiré par ça. Comme quoi on a vraiment quelque chose à apporter. Et c’est bien ce que tu démontres aujourd’hui avec H.O.M.E, comme on va le dire à nos auditeurs. Donc effectivement, en 2014-2015, tu reprends tes études et tu es acceptée en dernière année d’école privée d’architecture d’intérieur. Donc là, finalement tu découvres que tu sais déjà, que tu connais déjà, et que tu incarnes déjà ce métier puisque tu étais sur le terrain pendant six ans. Tu termines avec une thèse sur une thématique autour de l’architecture pour les enfants et les parents. Tu obtiens les félicitations du jury. C’est aussi à ce moment-là que tu crées ta microentreprise et ton blog « optimisemonespace.com », dans lequel tu partages ta vision du métier et de l’habitat, qui est comment faire cohabiter des humains en harmonie. Et c’est un petit peu ce que tu me disais tout à l’heure sur ta vision de l’architecture. Juste un an après, ton blog est remarqué par les grands médias, notamment plusieurs articles sur le blog de Castorama, des reportages sur Sept à Huit sur TF1, France Bleu, et une lectrice te contacte pour que tu lui transmettes ta méthodologie. Et c’est à ce moment-là en fait que tu as l’idée de créer l’atelier H.O.M.E.

    Maïlys : alors, c’est très particulier parce que cette lectrice a été architecte déjà, c’est-à-dire qu’elle était beaucoup plus diplômée que moi. Elle avait fait cinq ans d’architecture et deux ans pour avoir ce qu’on appelle l’habilitation à la maîtrise d’œuvre en son nom propre : HMONP. Puis deux ans encore, où elle a travaillé en tant que salariée dans une agence. Et elle me dit, j’ai un voisin qui a un petit projet d’architecture d’intérieur. Il m’a demandé, en tant qu’architecte, si je pouvais intervenir chez lui. Elle me dit « Je suis paumée, je ne sais même pas par où commencer. Je ne sais pas faire ». Elle sentait vraiment qu’elle avait de grosses lacunes, un manque d’expérience. Et en fait, elle m’explique qu’avec toutes ces années d’études, sept ans d’études et deux ans de travail en tant que salariée, finalement, elle n’était jamais allée sur le terrain. J’ai trouvé ça vraiment très surprenant. Mais voilà, elle restait dans des bureaux, à faire des plans sur AutoCAD. Et…

    Ombeline : C’est fou ça.

    Maïlys : Ouais, ouais, ouais, assez dingue. Elle me disait « Ouais, mais non, mais c’est pour des questions d’assurance, on n’a pas le droit d’aller sur les chantiers et tout ». Enfin, j’ai halluciné parce que pour moi, le chantier, c’est vraiment, tu ne peux pas apprendre sans aller sur le chantier quoi.

    Ombeline : Bien sûr, ouais.

    Maïlys : Et en fait, donc à ce moment-là, je lui dis “Écoute, moi je veux bien transmettre ma méthode et créer une formation. Mais je ne vais pas créer une formation juste pour toi. Donc je voudrais savoir quand même s’il y a un vrai besoin. Et moi, mes lecteurs, ils sont, en majorité, c’est des lecteurs particuliers en fait ; parce que moi, j’écrivais ce blog à la base pour expliquer, pour trouver des clients en fait, en tant qu’architecte d’intérieur. Donc j’expliquais comment je concevais une toute petite salle de bain, comment je concevais une cuisine ergonomique, je donnais plusieurs exemples, et cetera. Et puis avec des conseils à reproduire chez soi. Et donc, j’ai écrit un article en fait où j’ai expliqué voilà, moi je constate qu’il y a des lacunes, qu’il y a un vrai problème dans l’enseignement, puisque moi-même je l’ai constaté. Quand je suis retournée sur les bancs de l’école, je me suis dit, mais mon Dieu, mes pauvres camarades de classe, ils vont se prendre une claque quand ils vont sortir de l’école, parce qu’on est en train de travailler sur de très beaux projets là, mais qui sont des projets complètement fictifs et sur lesquels on n’a absolument aucune contrainte ; c’est-à-dire qu’on n’avait pas tous les problèmes qu’on peut rencontrer sur un chantier ; on n’avait pas les difficultés de communication avec les artisans ; on n’avait pas les difficultés de communication avec les clients ; on ne savait rien sur les clients ; on avait un budget no limit. Et alors, le slogan, c’était « No limit. Place à la Créa ». Mais non. En fait, la créativité, pour moi, elle doit naître à partir de la contrainte. Voilà. Et donc, j’écris cet article où j’explique « Voilà, j’aimerais créer une formation avec tout ce qu’on n’enseigne pas à l’école. Voilà. Et j’aimerais savoir qui ça intéresse ». Et là, effectivement, j’ai été contactée par énormément de particuliers, qui voulaient apprendre pour eux, pour chez eux. Et du coup, je me suis dit, pour pouvoir créer une formation qui convienne à la fois à des particuliers qui ont envie de rénover chez eux, mais qui n’ont pas envie de faire appel à un architecte ou un architecte d’intérieur, qui convienne aussi à des architectes qui sont déjà formés, mais pas formés à l’architecture d’intérieur plus précisément, et à l’optimisation d’espace, et à la compréhension de comment on fait vivre les humains ensemble, comment on réalise qu’un enfant c’est un futur adulte et que la maison c’est son premier lieu d’éducation en fait. Donc, il a des problèmes que l’adulte n’a pas parce que l’adulte ne fait pas la même taille. L’adulte n’a pas les mêmes besoins, et cetera. Que dans un couple aussi, on n’a pas les mêmes besoins, les mêmes goûts, les mêmes façons de ranger la vaisselle dans le lave-vaisselle, et cetera, et cetera.

    Maïlys : Toutes ces questions-là sont des questions qui ne sont jamais posées en école d’architecture ni en école d’architecture d’intérieur d’ailleurs.

    Ombeline : Oui, où en fait on est juste dans la recherche esthétique. C’est ça ?

    Maïlys : Esthétique. Absolument.

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys : La recherche esthétique, un petit peu technique quand même, surtout en école d’architecture, évidemment, puisqu’en école d’architecture, on est quand même censé faire des bâtiments qui tiennent debout, avec des fondations solides, et cetera. Mais les écoles d’architecture d’intérieur vont surtout former vraiment, vraiment l’esthétique, la décoration, en réalité, avec quelques apprentissages de normes évidemment, pour tout ce qui concerne les ERP, Établissements recevant du public, mais très peu, très peu sur l’habitat. En fait, je m’étais rendue compte que l’habitat, c’est vraiment une partie qui était très, très survolée. Et moi l’habitat, c’était ce que… je n’avais fait que ça en fait, en tant que cuisiniste, en fait.

    Ombeline : Oui, toi, cuisiniste, tu avais récolté les besoins des particuliers et créé des espaces en fonction de ces besoins. Ouais.

    Maïlys : C’est ça. Et vraiment, moi j’ai pu me rendre compte à quel point l’espace, l’agencement d’espace, impacte sur nos capacités à vivre ensemble, à vivre en harmonie et à être bien chez soi pour être bien tout court en fait. Ça, ça a été vraiment une évidence en fait. Et on voit bien en fait. Une maison qui n’est pas bien agencée, on ne va pas être bien. On ne va pas être bien déjà soi-même, mais on va être encore moins bien ensemble. Donc c’est hyper important d’apprendre à bien se connaître, à bien connaître les personnes avec qui on vit, et puis à dessiner un intérieur en fait qui nous permette de vivre ensemble en fait, en se respectant en tant qu’individu et en se respectant en tant que foyer. Voilà. Donc, c’est… la formation de l’atelier H.O.M.E., elle est née de ce constat-là que je devais créer une formation à la fois pour des architectes et à la fois pour des particuliers. Et du coup, j’ai dit, tout simplement, vous allez vous mettre derrière mon épaule. Je vais vous expliquer ma méthodologie. Comment je prends un projet et comment je, voilà, comment on mesure un espace. Donc voilà, première étape, comment je fais un métré. Chose qu’on n’apprend pas à l’école. Et c’est quand même la base de la base.

    Ombeline : Ah bon ?

    Maïlys : Et les métrés de l’archi… Ah, mais non, mais c’est une catastrophe. En tant que cuisiniste, on fait des métrés qui sont au millimètre, au millimètre. Chaque petit tuyau, chaque petit… le rebord de la fenêtre, et cetera, toutes les contraintes, on doit les prévoir parce qu’on doit les anticiper parce qu’on sait que ça va nous gêner au moment de la pose en fait. En tant qu’architecte, on cote, en fait, c’est un peu une question de rapport d’échelle qui est assez intéressant, c’est que l’architecte, il va coté en mètre, l’architecte d’intérieur, il va côté en centimètre sur ses plans, et le menuisier ou cuisiniste, il va coté en millimètre. Et en fait ce changement d’échelle va créer un rapport de précision du bâtiment qui est tout autre en fait.

    Ombeline : Bien sûr.

    Maïlys : Et en fait, moi, comme j’avais eu cette école, j’avais été vraiment formée à l’école du millimètre, j’ai été confrontée régulièrement à mon bureau en tant que cuisiniste, avec des plans d’architecte qui étaient faux en fait, qui étaient complètement faux. Et c’est ce que je dis dans l’atelier H.O.M.E, à des particuliers qui disent « J’ai fait appel à un architecte, donc j’ai déjà les plans. Il m’a fait mon métré » et je dis « Attention ! Refais le métré, même si c’est un métré réalisé par un architecte ». Et je peux te dire que systématiquement c’est faux. Je n’ai pas eu une seule fois un métré qui était juste. Voilà. Donc c’est…

    Ombeline : Donc toi tu crées l’atelier H.O.M.E. pour justement apporter plus de réalisme aussi à ces étudiants…

    Maïlys : C’est ça.

    Ombeline :… ou aux personnes qui ont envie finalement de se lancer dans un nouveau métier ?

    Maïlys : En fait, l’idée c’est de vraiment bien comprendre le bâtiment déjà. Qu’est-ce que c’est ce mur, cette cloison, cette gaine technique ? Qu’est-ce qu’il y a ? Comment c’est ventilé ? Par où arrive l’eau ? Par où elle repart ? Et cetera. Ça c’est hyper important de bien comprendre son bâtiment parce que comme ça on va pouvoir comprendre si on peut déplacer la salle de bain, si on peut déplacer les WC, de combien de mètres on peut ou pas. Et en fait ça, ça peut intéresser les particuliers, mais ça intéresse aussi les professionnels, évidemment, qui n’ont pas assez travaillé dessus en profondeur. Et in fine, je me suis rendue compte que cette formation, petit à petit, elle était de plus en plus suivie par des personnes en voie de reconversion qui comparaient mon atelier H.O.M.E à de grandes écoles d’architecture d’intérieur. Donc là, je me suis un petit peu presque inquiété.

    Ombeline : Finalement, tu cherches en fait la voie la plus rapide pour avoir un métier.

    Maïlys : C’est ça. Et du coup, donc j’ai modifié justement l’atelier H.O.M.E, qui à la base est une formation très, très courte, pour l’axer beaucoup plus pour des profils justement en reconversion. Donc, on a enrichi le programme pour qu’ils puissent à la fin avoir un dossier, un dossier qui a l’école béton, et une manière de rédiger un dossier de consultation des entreprises, et cetera qui soit ultra professionnel. Voilà.

    Ombeline : Ouais. Et puis c’est ça…

    Maïlys : Donc c’est ça la particularité de l’atelier.

    Ombeline : Le premier atelier, c’était en 2017. En 2022, non, en 2021, tu me disais que vous étiez reconnu comme organisme de formation professionnelle. En 2020, il y a même le label et la certification HOMER.

    Maïlys : Ouais.

    Ombeline : Et en 2022, il y a la troisième édition du HOMER DAY qui est le séminaire de l’habitat que tu as créé avec 350 participants à Bordeaux venant du monde entier, tu me disais que la billetterie a été complète en trois semaines. Donc, enfin, c’est vraiment la confirmation que tu réponds à un vrai besoin, et pas qu’en France.

    Maïlys : Oui. Nos formations ne sont qu’en français, mais on parle français dans le monde entier, donc on est suivi en Nouvelle-Calédonie, on est suivi en Afrique, on est suivi en Martinique, en Guadeloupe, on est suivi au Québec. Voilà. Alors, les Québécois on a beaucoup moins, nos élèves sont surtout des Français expatriés au Québec, parce qu’en fait on a un rapport d’échelle qui est différent. Malheureusement nous on travaille au centimètre. Eux ils n’ont pas la même unité de mesure puisque c’est les pouces. Mais, hormis ce…

    Ombeline : Mais en termes de réflexion, d’état d’esprit et tout ça, c’est ça que vous a amené aussi ouais.

    Maïlys : Voilà. Tout à fait. Tout à fait. Donc, ces formations, en fait, elles ont évolué pour être vraiment aujourd’hui complètement destinées à un profil en reconversion, puisque ce qui existait à la base, c’était vraiment des écoles d’architecture d’intérieur où tu rentres quand tu as 17 ou 18 ans, et puis tu fais tes cinq ans d’études ou tes trois ans d’études selon le cursus, voilà, tu fais trois ans, tu as ton premier diplôme, tu fais deux ans de plus, t’as un petit… comme une espèce… tu soutiens un peu une thèse. Bon. Mais ce cursus, en fait, il est beaucoup trop long. Il est inadapté à un profil en reconversion qui a besoin d’aller plus vite, qui a besoin de pouvoir se former, qui ne peut pas en fait aller à l’école aux mêmes horaires où lui, il est encore en train de travailler.

    Ombeline : Oui, bien sûr.

    Maïlys : Qui a des enfants, qui ceci, qui cela.

    Ombeline : Et puis d’un autre côté, il y a quand même besoin, il y a quand même quelque chose… Il y a besoin de quelque chose d’adaptable à notre vie d’adulte et familiale, et en même temps, il y a quand même besoin d’avoir des compétences réelles.

    Maïlys : Ouais. Techniques.

    Ombeline : Apprendre un vrai métier et pas juste être home stager quoi, si je caricature.

    Maïlys : C’est ça. Ouais, c’est ça. Et en fait, quand on me dit « Mais comment vous pouvez apprendre l’architecture d’intérieur aussi rapidement alors que les écoles c’est cinq ans d’études ? ». Mais en fait c’est très simple. Enfin, c’est très simple. Je n’enseigne pas la même chose. En fait, je n’enseigne pas la même chose. Quand on rentre à l’école, à 18 ans, notre cerveau n’est pas complètement mature en fait. On sait que le cerveau c’est jusqu’à 25 ans qu’il évolue. Quand on a plus de 25 ans, déjà on a une expérience en fait de la vie qui est complètement différente, et on a une expérience, un rapport à son habitat aussi, qui est complètement différent. Quand tu as 18 ans, tu as toujours vécu chez tes parents. Tu n’as jamais rencontré de problèmes, de fuites d’eau, de plomberie, d’appeler le plombier, de comprendre qu’est-ce qui se passe, d’être inquiet par une poutre qui s’affaisse, d’être inquiet par les locataires qui ne paient pas leur loyer, d’être…, voilà, de réfléchir à comment tu peux mieux aménager l’espace pour que tout le monde puisse y trouver son compte, et cetera. Donc tout ça, tu ne te poses pas trop de questions, tu te laisses un peu porter quand tu es enfant, quand tu es adolescent, et éventuellement tu vas réaménager ta chambre, mais tu ne vas pas te préoccuper de tes cohabitants.

    Ombeline : Bien sûr.

    Maïlys : Quand tu es parent ou quand tu es adulte tout court, là tu te dis OK…

    Ombeline : Ou quand tu commences à être en colocation. Ouais.

    Maïlys : Voilà. De la colocation, ou bien d’habiter tout seul, ou bien tu t’es rendu compte de combien c’est compliqué de payer son loyer. Déjà, tu as un rapport à l’habitat qui est bien différent. Donc ça, c’est une première expérience. Ensuite, tu as aussi d’autres expériences. Tu as des expériences dans la vie active. Alors, on a aussi parfois des étudiants, c’est beaucoup plus rare par contre, des personnes qui se reconvertissent à peine après avoir fini un premier cursus d’études et puis qui changent et qui n’ont pas encore été salariés ou quoi que ce soit. Mais ça, ça reste assez rare. Mais même ces profils-là, ils ont quand même un rapport, une première vie adulte en fait. Ce qui fait que nous, on va aller piocher parce que comme ce qui est hyper important, c’est l’humain, dans notre métier, on va aller piocher dans ces expériences d’humains. Et ce que j’explique, c’est que tous les premiers métiers sont utiles, toutes les premières vies ont été utiles ; c’est-à-dire le fait d’avoir été parent va être utile, le fait d’avoir même connu un divorce, d’avoir connu un décès, d’avoir connu une maladie, et cetera, tout ça va nous permettre en fait de travailler notre sens de l’empathie et et pour comprendre en fait les humains qu’on doit faire cohabiter ensemble.

    Ombeline : Bien sûr.

    Maïlys : Voilà. Donc, tout ça, c’est quelque chose qui va être utilisé, utilisable, et ensuite, quand je dis que je n’enseigne pas la même chose, nous, on est vraiment spécialisé dans l’habitat. Donc tout ce qui concerne les normes, qui concerne les établissements recevant du public, qui est une grosse, grosse partie de l’enseignement en école d’archi classique, on n’en parle pas. Nous, on est uniquement focus sur les normes de l’habitat, en revanche, on est beaucoup… On appuie beaucoup plus justement sur cet enseignement de l’habitat, et tout ce qui concerne une histoire de l’art, on n’en parle pas, l’histoire de l’art et du design. Parce que ça, j’estime que chacun peut se faire sa culture comme il veut, en lisant des bouquins, en allant voir des expos, en regardant des films documentaires, et cetera. Donc, il n’y a pas besoin d’aller à l’école pour ça. Quand on est en reconversion, encore une fois, quand on a 17-18 ans, peut-être que c’est nécessaire. Et ensuite quoi, qu’est-ce qu’on n’enseigne pas ? Les logiciels. Voilà. Donc, les logiciels, c’est aussi une grosse partie de l’enseignement. Et, en réalité, le problème de l’apprentissage des logiciels, quand on apprend trop tôt, c’est que du coup, ça empêche d’être focus sur l’intelligence de conception. Et donc moi, ce que je veux, c’est qu’il n’y a absolument aucun filtre entre le cerveau et le plan. Et le meilleur moyen de n’avoir aucun filtre, c’est simplement d’avoir un crayon entre les deux. Si tu dois en même temps apprendre un logiciel et en même temps apprendre à concevoir intelligemment, ce n’est pas possible en fait, parce que le logiciel, il va te dire « Alors, attends, je dois cliquer d’abord là, puis là, puis là. Puis là je dois rentrer, point A il est à 30 centimètres, point B il est à 30 centimètres, l’épaisseur, elle est nanana ». Et, ça te prend…

    Ombeline : Tu perds ce qui est instinctif.

    Maïlys : Tu perds voilà, ce qui est voilà, instinctif, et ce qui te permet de réfléchir vraiment à l’intelligence de ta proposition, de la pertinence de ton plan. Donc, on enseigne à la main. C’est volontaire.

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys : Et après, on dit que vous pouvez… On a des partenariats. Par contre, on a un partenariat pour enseigner les logiciels avec une école qui est spécialisée, qui ne fait que ça, pour enseigner les… qui nous permet d’avoir une, aujourd’hui, un… de pouvoir enseigner également le meilleur logiciel d’architecture d’intérieur nos étudiants.

    Ombeline : OK.

    Maïlys : Mais… voilà.

    Ombeline : Alors, j’aimerais te ramener dans le cœur aussi de notre sujet.

    Maïlys : Oui. Tout à fait.

    Ombeline : Parce que je sais que ton temps est compté aussi. Et puis de toute façon, voilà, je mettrais dans la description du podcast tous les liens pour pouvoir aller se renseigner sur H.O.M.E, sur les formations, sur les évènements, et cetera. Et puis, enfin, tu es passionnée, et donc c’est normal. Et moi j’adore le sujet de l’architecture. Je te disais que, en fait, je n’aurais pas redoublé mon bac, je serais rentrée dans une école d’architecture. Donc, l’intention que tu avais pour nos auditeurs aujourd’hui, c’était vraiment de faire passer le message que rien n’est impossible. Et que quand on ne va pas bien, on n’est pas obligé de tout arrêter. Parce qu’effectivement, l’été 2022, quand tu es diagnostiquée du cancer du sein, tu te poses la question « Est-ce que c’est le moment d’arrêter H.O.M.E ? ».

    Maïlys : Ouais.

    Ombeline : Et effectivement, on est aussi dans une période de l’entrepreneuriat où il y a beaucoup d’entrepreneurs qui arrêtent ou qui changent de modèle d’affaires pour revenir à quelque chose de plus simple, de moins de pression, et cetera. Qu’est-ce que tu aimerais dire par rapport à tout ça ? Déjà partager toi comment ça s’est passé ? Quand tu t’es posé cette question, comment tu as fait pour trouver la réponse à cette question ?

    Maïlys : Alors déjà, je crois que dans les personnes qui t’écoutent, il y a beaucoup de personnes qui sont des web entrepreneurs, si je ne me trompe pas.

    Ombeline : Oui, les entrepreneurs du digital. Mais on a de tout !

    Maïlys : OK.

    Ombeline : Ouais, on a de tout. Et on a aussi bien des solos entrepreneurs que des dirigeants de PME.

    Maïlys : D’accord. En fait, pour toutes les personnes qui, un petit peu comme moi, ou toutes les personnes qu’on a pu côtoyer en commun, qui avaient des systèmes de formation en ligne, on a connu avec la période COVID une explosion de la demande. Ce COVID en fait, nous, il a fait passer mon entreprise d’une équipe de six personnes à une nécessité d’équipe de plus de vingt personnes. Et, parce qu’on a été vraiment dépassé même par la demande. Si tu veux, en premier confinement, on a connu… En fait tout… On était à la croisée de tous les besoins. Les gens ne savaient pas quoi faire de leur journée, ils avaient envie de se former, on proposait des formations en ligne. Les gens étaient enfermés chez eux. Et justement, nous, on parlait depuis des années de bien être chez soi, on parlait de cohabitation, et notre discours a pris complètement sens à ce moment-là. Le problème de cohabitation avec ses enfants H24, et cetera. Et donc, en fait, tout ça a fait qu’on a été vraiment…

    Ombeline : Plus ceux qui ont envie de changer de métier aussi ?

    Maïlys : Plus… Oui, toutes ces envies, effectivement, de changer de vie, et cetera. Nous, on proposait justement cette reconversion. Donc on a été complètement dépassé par la demande à tel point qu’on a même carrément dû refuser en fait des…

    Ombeline : Candidatures ?

    Maïlys : Des candidatures. Voilà. Donc, on s’est restructuré, on a grossi, on a formé des tutrices, et cetera. Et aujourd’hui, on sort de la crise COVID, et on est structuré pour accueillir beaucoup de monde. Mais on se rend bien compte effectivement, et tout le monde se prend cette claque-là, je pense, on n’est pas les seuls, que… qu’est-ce qui s’est passé pendant ces deux années ? Et qu’est-ce qui s’est passé depuis ? C’est que le marché n’est plus le même. Donc, il n’y a plus cette effervescence d’avoir envie de changer de vie, de se former, et cetera. Il y a une espèce de frilosité ambiante par rapport à l’inflation, la guerre en Ukraine, ceci, cela. Voilà. Donc une espèce d’angoisse comme ça. Et puis, dans le même temps, comme les formations en ligne, ça a explosé, à un moment donné, il y a tout un flot de nouveau…

    Ombeline : Ouais, il y a trop d’offres.

    Maïlys :… entrepreneurs. Il y a trop d’offres. L’offre a explosé. Si tu veux, nous, on était seul, on était complètement seul sur le marché de la formation en ligne en architecture d’intérieur, c’est-à-dire… Enfin, dans notre discours, dans notre accès à un processus de reconversion rapide, et cetera. On avait vraiment, on était seul sur le marché. Aujourd’hui, je vois une nouvelle formation qui sort par semaine quoi. Donc, même si aujourd’hui on a quand même toujours une longueur d’avance, et puis on se distingue par la façon dont on enseigne, et cetera, mais voilà, c’est beaucoup plus compliqué. Dans ce contexte-là, plus moi qui ait un cancer, on peut se dire est-ce que ce ne serait pas le moment de…

    Ombeline : Finalement est-ce que… Ouais.

    Maïlys :… de revenir à quelque chose de plus petit ou peut-être que ça y est, j’ai fait mon travail, j’ai fait mes preuves, et voilà. En réalité, ce qui s’est passé à ce moment-là, c’est que, heureusement, il y avait eu comme tu disais tout à l’heure, la troisième édition du HOMER DAY juste avant, qui a permis de confirmer à quel point le réseau HOMER était extrêmement fort. Et ce cancer a permis aussi de confirmer ça, parce que j’ai eu énormément, énormément de soutien. Et puis on s’est rendu compte que dans notre organisme de formation, on était complètement prêt à ce que je sois absente au niveau de l’équipe pédagogique, c’est-à-dire que l’équipe pédagogique était hyper bien formée quoi. Donc nos élèves n’ont pas vu la différence entre le fait que je sois là ou que je ne sois pas là.

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys : Ils étaient suivis.

    Ombeline : Tu étais devenue dispensable.

    Maïlys : Bien sûr. Voilà. En revanche, il y a un autre point sur lequel je n’étais pas du tout dispensable. C’est tout ce qui concernait la communication qui reposait entièrement sur moi. Voilà. Donc là, on a dû travailler là-dessus. Et puis…

    Ombeline : Parce que c’était ton image qui était communiquée ?

    Maïlys : Ouais.

    Ombeline : C’était ça ? C’était toi qui étais la voix de l’entreprise.

    Maïlys : Voilà. L’image de Maïlys Dorn qui était communiquée. Et même si ça faisait un moment que je disais j’aimerais qu’on communique de plus en plus au nom de l’école H.O.M.E, et cetera, là on a été forcé de le mettre beaucoup plus en avant. Donc, on a recruté quelqu’un déjà pour écrire les mails à ma place. Et du coup, moi, j’ai refusé qu’elle signe Maïlys Dorn alors que ce n’était pas moi qui écrivais les mails. Elle signait « Nous, l’équipe H.O.M.E », voilà. Donc du coup, ça nous a permis de nous présenter en fait différemment. C’est des petites choses, mais tu vois par exemple sur Instagram, avant il n’y avait qu’un compte Instagram. Maintenant il y a le compte Instagram de Maïlys Dorn et le compte Instagram de l’école H.O.M.E.

    Ombeline : Ouais. Tu es vraiment passé d’un personal branding à vraiment une image de marque. 

    Maïlys : Ouais. Alors, c’est bien de continuer de travailler son personal branding, et je vais continuer à le faire. En revanche, je veux surtout travailler le branding de ma marque, effectivement, de l’école H.O.M.E. Et ça, j’ai eu de la chance en fait, pendant cette période cancer, d’avoir pu rencontrer vraiment des très… les bonnes personnes en fait, pour m’aider à aller à l’étape suivante.

    Ombeline : Donc c’était quoi ? C’était des coachs, des mentors ? C’est ça qui t’ont aidé à te projeter ?

    Maïlys : Non. Des personnes qui ont rejoint mon équipe, en fait.

    Ombeline : OK. Donc en interne.

    Maïlys : Mon directeur marketing, par exemple, soit celui qui a amené l’école à… Il m’a dit, le problème de l’école H.O.M.E, c’est que tout repose sur Maïlys Dorn aujourd’hui, et on ne sait pas vraiment si c’est vraiment une école ou si c’est une formation créée par une espèce de blogueuse influenceuse tu vois. Donc, il a voulu amener l’école à quelque chose de beaucoup plus institutionnel, mais sans tomber justement dans le trop institutionnel, mais de professionnaliser notre communication, on va dire. Alors que notre communication était très, voilà, c’était moi qui communiquais.

    Ombeline : Puis en plus, enfin, il y a un truc qu’on n’a pas dit. Mais je ne veux pas que les auditeurs perdent la question de « Est-ce que j’arrête tout ? ».

    Maïlys : Oui.

    Ombeline : Mais on précise aussi que H.O.M.E, c’est une entreprise avec une équipe 100 % freelance, et encore aujourd’hui. Donc, il y a aussi ce défi de créer une culture et de créer une image de marque avec des freelances.

    Maïlys : Ouais, complètement. Alors ça, c’est cette… on va en reparler aussi si tu veux, mais c’est vrai que ça, c’est quelque chose que j’ai particulièrement travaillé depuis le début, avec ce que j’appelle ma « Dream team », la « Dream team H.O.M.E ». Tout le monde appelle, tous nos élèves appellent la « Dream Team HOME. E », tous nos mails sont signés la « Dream team H.O.M.E », et cetera. Et rejoindre la « Dream team », c’est devenu un petit peu le Graal pour certains quoi. Donc ça c’est… Je suis assez fière de ça. Et c’est vrai que j’ai eu, j’ai pu avoir des confidences en fait de membres de ma « Dream team » qui disait qu’il ne voulait pas quitter la « Dream team » parce que ça fait bien aussi sur sa carte de visite quoi. Voilà.

    Ombeline : C’est génial.

    Maïlys : Donc ça c’est chouette. Mais on essaie effectivement de travailler la culture d’entreprise tout en étant freelance. Et ça c’est un point hyper important. On pourra revenir après dessus.

    Ombeline : Ouais, mais ça, ça pourrait être l’objet d’un épisode en entier. Et puis il y a aussi le sujet « Comment passer d’une micro-entreprise à une communauté et à une dream team ? » tu vois.

    Maïlys : Ouais.

    Ombeline : Ouais, mais ça, ça fait effectivement, ça fait partie… Peut-être que tu reviendras dans le podcast aussi pour nous parler de tout ça.

    Maïlys : Ouais. Mais alors, pour répondre à la question pourquoi j’ai décidé           de… C’était quoi exactement la question ? De… de ne pas lâcher…

    Ombeline : La question c’était, ouais, c’était « Est-ce que ce serait le moment de tout arrêter ? ».

    Maïlys : Voilà. Et en fait, on était à un moment, si tu veux, où pour moi, j’avais besoin d’une pause, mais mon entreprise, et tous les clients de mon entreprise, et toutes les membres de ma « Dream team » en fait, ils n’avaient pas besoin de cette pause, au contraire, ils avaient besoin d’avancer en fait. Et donc, ça aurait été complètement égoïste de dire j’arrête alors qu’on a tellement construit ensemble. Et quand je dis ensemble, ce n’est pas juste ma « Dream team » et moi, c’est clairement mes élèves et moi, parce que mes élèves ont largement participé au succès de l’école H.O.M.E. Clairement. Et, il y a un bouche-à-oreille qui s’est créé, et cetera, et le fait d’avoir voulu revendiquer le label HOMER, et cetera, enfin, clairement, je ne me voyais pas abandonner tout le monde comme ça. Donc, je peux moi avoir envie d’arrêter, mais je ne peux pas arrêter, on va dire, une machine qui est déjà lancée. Et tout l’enjeu ça a été de justement pouvoir moi m’arrêter sans arrêter le train. Tu vois ?

    Ombeline : Mais ça, c’est… Je trouve que c’est vraiment magnifique parce que, là, ton témoignage, ça montre vraiment à quel point le potentiel de l’entreprise à un moment donné se détache du tien, donc, et que sa destinée quelque part, elle se détache de toi.

    Maïlys : Complètement.

    Ombeline : Ouais. Et donc, qu’est-ce qu’il y a… Donc, toi tu t’es autorisé finalement à t’arrêter, à faire cette pause, pour toi, pour ta santé. Tu es là         Maïlys ? Maïlys, je ne t’entends plus.

    Maïlys : C’est coupé en même temps-là.

    Ombeline : Ouais. Et puis… et ce n’est pas anodin. Ils te coupent le jus comme tu m’as dit, ils te coupent le jus au moment où on dit que tu t’autorises à t’arrêter.

    Maïlys : Ah ouais.

    Ombeline : Pas l’entreprise. Voilà. C’était un petit clin d’œil. Donc…

    Maïlys : Donc, je ne sais plus où j’en étais.

    Ombeline : Alors, voilà, on disait justement que voilà, que tu t’étais autorisée, effectivement, que tu avais pris conscience que la destinée de l’entreprise n’était pas de s’arrêter, était vraiment de continuer, que quelque part, ça te dépassait.

    Maïlys : Oui.

    Ombeline : Et qu’il y avait des solutions pour que toi tu puisses t’arrêter, en tout cas pendant un temps, et sans que l’entreprise s’arrête.

    Maïlys : Ouais.

    Ombeline : Donc, comment ça s’est passé en fait ? Est-ce que… Je sais que tu as embauché une directrice, c’est ça ?

    Maïlys : Alors, une directrice des opérations, elle avait déjà été recrutée au mois de mars.

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys : Au moment où j’avais déjà quand même fait un premier… une sorte de burnout, je ne sais pas si on peut dire une sorte de burnout ou si c’est un burnout. Enfin, disons que je me suis arrêtée juste avant que mon corps m’arrête tout seul en fait, où j’ai senti un peu les premiers symptômes. J’étais épuisée, vraiment épuisée, épuisée. Se mettre à pleurer, tu ne sais plus pourquoi. Enfin, voilà. Et là je me suis dit « Oulah ! Je ressemble à quelqu’un qui fait un burnout, effectivement ». Donc, je me suis arrêtée en urgence pendant deux semaines, pile au moment où je recrutais Christelle, mais qui avait déjà été recrutée… Dans l’annonce, j’avais été très, très claire, en expliquant que cette entreprise, c’était mon bébé depuis toujours, mais qu’aujourd’hui je n’ai plus les épaules pour le porter toute seule et que, j’ai été très claire sur le fait que j’étais épuisée. Donc elle a pris le bébé et elle s’en est occupée. Et effectivement, heureusement qu’elle était là depuis le mois de mars, mi-mars, parce que fin juillet, je lui ai dit « J’ai un cancer ». Voilà. Donc, elle est passée « Tu viens d’arriver, je fais un burnout au moment de ton boarding, tu vas donc border toute seule » à « Trois mois plus tard, maintenant c’est l’étape cancer quoi ».

    Ombeline : Ouais. En gros, ouais, tu prends la suite.

    Maïlys : Donc tu vas continuer à t’occuper de la boîte. Voilà, c’est ça. Donc, ça n’a pas été forcément tout rose pour elle, clairement. Mais elle a été vraiment la bonne personne, et elle a été très, très, très précieuse, clairement. Elle l’est toujours, évidemment. C’est elle qui…

    Ombeline : Oui, j’allais dire. Est-ce qu’elle est toujours là ?

    Maïlys : Oui, bien sûr, elle est toujours là, et j’espère pour longtemps parce qu’elle est très précieuse. Elle m’a amené…

    Ombeline : Et puis on l’embrasse parce que j’ai eu la chance de la rencontrer aussi avec toi. Donc voilà.

    Maïlys : C’est vrai. C’est vrai.

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys : Ouais, ouais, ouais. Et en fait, Christelle déjà, ce qui est chouette, c’est qu’elle ne vient pas du tout du milieu de l’entrepreneuriat, du digital, et cetera. Elle vient vraiment d’un milieu entreprise, avec des bureaux, avec des gens qui se croisent à la pause de la machine à café, avec voilà. Donc, débarquer dans une entreprise où on est tous en freelance, où on habite tous aux quatre coins du monde, ça a été assez dur pour elle. Et en même temps, elle a pu nous apporter du coup une certaine rigueur, un certain cadrage, et cetera. Et une autre vision des choses qui était hyper intéressante. Et surtout, elle a pu ramener avec elle dans l’équipe à partir du mois d’octobre, François, notre directeur marketing, qui lui, enfin, c’est un visionnaire, clairement. Alors moi, je croyais que j’étais visionnaire, mais alors je suis à la cheville de la vision de, enfin, disons de la mise en action de la vision par rapport à François où, quand je l’ai rencontré, j’ai eu l’impression que, en fait, rien n’était impossible. Mais, non seulement rien n’était impossible, mais tout était possible facilement quoi, presque. Donc, ça c’est assez magique quand on travaille avec des personnes comme ça, qui nous font voir les choses sous un autre angle en fait qu’on n’avait pas vu en fait, parce qu’on n’a pas, tout simplement, pas la même culture. Voilà. Et du coup, le fait de ne pas avoir du tout la même culture, je pense avoir contribué moi aussi à lui faire découvrir une culture qui était assez intéressante aussi à regarder, cette culture du web marketing en fait. Mais le web marketing et le marketing tout court, c’est deux choses complètement opposées, enfin opposées, en tout cas très différentes. Voilà. Et donc, lui, ce qu’il a vu… Alors lui, il n’était pas du tout spécialiste en tunnel de vente, publicité, et cetera, réseaux sociaux. Ce n’était pas du tout son monde. En revanche, étudier le marché, analyser le marché et comprendre ce qu’il faut faire pour avoir un temps d’avance sur tout le monde, là il est champion du monde en fait.

    Ombeline : Ce qui est le vrai métier du marketing finalement.

    Maïlys : C’est ça. C’est ça. Exactement. Voilà.

    Ombeline : OK. Et c’est… enfin, c’est vraiment extraordinaire, je trouve que tu aies pu t’entourer comme ça tout de suite des bonnes personnes finalement au meilleur moment possible.

    Maïlys : C’est ça. Mais en fait, c’est quand tu apprends à lâcher prise, c’est là que tu te rends compte du pouvoir du lâcher-prise et que, en fait, tout est parfait. Tout est parfait. Tout vient au bon moment. Et clairement, enfin, moi qui m’étais toujours battue en me disant, mais on avait l’impression que j’étais irremplaçable, et cetera. Et ça faisait trois ans que je disais « J’ai envie d’apprendre à me reposer », et trois ans que chaque année j’étais de plus en plus épuisée. Et là, en un claquement de doigt, au moment où on m’a dit que j’avais un cancer, je peux te dire que j’ai appris à me reposer du jour au lendemain. Du jour au lendemain. Et à ce moment-là, là viennent les bonnes opportunités en fait. Donc…

    Ombeline : Et puis surtout, je pense que tu vas me corriger si je me trompe, mais, c’est surtout ta capacité à recevoir les opportunités, à recevoir le soutien…

    Maïlys : C’est ça.

    Ombeline :… qui change aussi.

    Maïlys : Mais ça, c’est vraiment le cadeau caché du cancer, c’est que j’ai vraiment appris à recevoir. Et j’ai reçu énormément. Bon, moi, quand j’ai appris que j’avais un cancer, j’ai tout de suite été dans l’état d’esprit, enfin tout de suite, on va dire peut-être pas dans la minute, mais assez rapidement été dans l’état d’esprit « OK, c’est quoi le cadeau caché ? Je sais qu’il y en a, et je vais tous aller les chercher ». Et effectivement, je suis allée les chercher un par un. Et j’ai appris à accueillir et non plus à être tout le temps gênée de recevoir, de demander, et cetera. C’était le moment ou jamais, ou le moment où j’étais la plus faible que j’ai pu enfin apprendre en fait à accueillir, à recevoir, et cetera. Et…

    Ombeline : Et puis ce qui me vient aussi c’est que tu as appris à recevoir en étant déjà dans la certitude que ce que tu reçois à tel moment ou de telle personne, c’est de toute façon ce qu’il y a de mieux.

    Maïlys : Oui. Oui, complètement. Mais après, j’avais eu pas mal d’exemples déjà. Même si des fois tu te plantes sur un recrutement, ça, ça m’est déjà arrivé. Mais… Et j’ai continué de me planter d’ailleurs. Mais maintenant, par contre, j’arrive à arrêter une collaboration beaucoup plus rapidement quand je me rends compte que ça ne va pas, et j’arrive à accueillir beaucoup plus le… Tu vois, quand tu me posais avant l’enregistrement, là, quand tu me posais la question « Qu’est-ce que tu attends de cette de cet entretien ? » et que je te disais « Écoute, je ne sais pas ce que je viens chercher, mais je saurai à la fin ce que j’ai recueilli ».

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys : En fait, il y a aussi une part de ça, qui est important de cultiver, je crois. C’est quand tu fais une fiche de poste, bien sûr, tu vas faire une fiche de poste précise. Mais des fois, tu vois, François il ne correspondait pas du tout à la fiche de poste précise, pas du tout. Et d’ailleurs, j’étais à l’époque coaché par Alexandre Dana que tu, voilà, qui nous a coaché ensemble, dans le même MasterMind, en fait, il m’avait dit…

    Ombeline : Et il avait fait partie du podcast aussi. Ouais.

    Maïlys : Ah ouais. Et en fait, Alex Dana avait reçu en entretien François, avant même moi que je le vois, parce que vraiment, dans cette époque, dans ce moment de fragilité aussi, mon équipe a été d’un gros soutien pour les recrutements, c’est-à-dire que je ne voyais à la fin que vraiment le…

    Ombeline : La short list.

    Maïlys :… les deux, trois dernières personnes quoi, la très short list. Et en fait, Alex m’avait dit « Écoute, un profil comme ça, c’est à double tranchant. D’un côté, c’est un profil qui est extrêmement rare et tu n’auras pas deux chances de rencontrer quelqu’un comme ça dans ta carrière, peut-être. C’est une possibilité que si, vraiment une chance à ne pas rater. D’un autre côté, tu es dans une phase où tu as envie de ralentir, et ce profil-là va plutôt t’amener à accélérer ». Et c’est ça qui lui mettait le doute en fait. Effectivement, François a permis de faire accélérer les projets de la boîte, et avec des projets qui traînaient depuis super longtemps où par exemple nos étudiants avaient toujours un problème d’assurance décennale, qu’ils n’arrivaient pas à obtenir ; il a pris ce sujet-là tout de suite ; il a dit « Ça, c’est un truc qu’il faut qu’on règle ». Et on a été la première école d’architecture d’intérieur à avoir un contrat cadre. Et aujourd’hui on est les seuls à proposer ce contrat ; c’est-à-dire que tous nos élèves, à la sortie de nos formations, ont l’assurance de pouvoir être assurés en décennal et de pouvoir travailler sereinement quoi.

    Ombeline : Ouais. Ça c’est énorme. Et puis en termes de légitimité pour les HOMERS c’est énorme.

    Maïlys : Tout à fait. Tout à fait. Et en plus, à un tarif défiant toute concurrence puisqu’on a une assurance deux fois moins chère que sur le marché, que ce qu’on peut trouver sur le marché. Donc, ça fait partie…

    Ombeline : Donc toi tu as choisi de l’embaucher ? Tu as choisi d’embaucher François ?

    Maïlys : Oui. Oui, oui bien sûr. On l’a recruté. Enfin, quand on dit embauché, il est toujours en freelance lui aussi…

    Ombeline : Ouais, en freelance, parce que… ouais.

    Maïlys : Mais effectivement, il fait partie de la « Dream team », et du CoDir même, du comité de direction maintenant. Donc ça c’est ce qu’on a mis en place, le comité de direction…

    Ombeline : Et alors, juste, est-ce que tu peux nous dire qu’est-ce qui fait que, alors que toi tu avais envie de ralentir, qu’est-ce qui fait que tu prends quelqu’un qui va accélérer ?

    Maïlys : C’est le côté, c’est une opportunité que tu ne rencontreras peut-être pas deux fois, tu vois, que je n’avais pas envie de rater.

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys : Christelle a… C’est Christelle qui me l’a présenté, parce qu’elle avait déjà travaillé pendant des années avec lui. Et elle m’avait dit « Si tu ne le prends pas, après, il va prendre autre chose » quoi. Voilà. 

    Ombeline : Ouais. C’est clair. Et puis tu savais aussi que finalement, ils formeraient une équipe ensemble et que Christelle pouvait aussi être là pour l’accélération quoi.

    Maïlys : Tout à fait. Après, on s’est rendu compte quand même qu’il avait des grosses, j’allais dire des lacunes, mais ce n’est pas vraiment des lacunes, c’est juste que ce n’est pas son métier le webmarketing quoi.

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys : Donc, on a recruté quelqu’un d’autre, plus axé webmarketing, tunnel de vente, et cetera, qui va accélérer l’efficacité de notre site internet, de nos mails, et cetera. Mais lui, si tu veux, il va être à une échelle au-dessus quoi.

    Ombeline : Oui, il est plus en niveau de stratégie marketing ?

    Maïlys : C’est ça.

    Ombeline : OK.

    Maïlys : C’est ça. Et du coup, ça a permis de libérer… En fait, c’était à la fois… on avait peur en fait que ce soit dangereux par rapport au fait que moi je voulais ralentir. Mais en réalité, le fait d’avoir accéléré sur certains projets, ça m’a permis moi d’être beaucoup plus sereine. Et surtout le fait qu’il s’implique, lui et Christelle, dans les décisions de la boîte, de la direction de la boîte, ça m’enlève de la charge mentale aussi. Ça c’est beaucoup moins lourd aujourd’hui. Je sais que je ne suis plus toute seule à décider, même si aujourd’hui je suis seule actionnaire de la boîte, je ne suis plus la seule à décider.

    Ombeline : Ouais. Ça c’est fou. C’est fou. Et alors, en termes de, tu vois, en termes de, peut-être, d’insécurité potentielle ou d’argent ou de rentabilité de l’entreprise, qu’est-ce qui a fait que tu as eu autant confiance à ce moment-là ?

    Maïlys : Alors, on avait une très bonne trésorerie déjà. La boîte était très saine. Elle l’a toujours été. Et, ce qui fait qu’on avait quand même de l’avance. Moi je pouvais partir, on pouvait ne plus avoir de client pendant dix mois, dire au client avant d’être en danger. Voilà.

    Ombeline : OK.

    Maïlys : Oui, dix mois. Et continuer de payer tout le monde, et cetera. Bon, donc on avait ça, heureusement j’avais pris une assurance prévoyance un an avant. Donc j’avais fait, je ne te dis pas j’avais fait toute une batterie de tests médicaux un an avant pour vérifier que j’étais vraiment, vraiment en bonne santé parce qu’il il y avait de gros enjeux financiers. Donc, il n’y avait rien à déclarer, donc un an avant, et puis un an après, j’étais une mauvaise cliente pour eux, les pauvres, parce qu’en fait ils ont dû sortir beaucoup, beaucoup d’argent quand j’ai eu ce cancer. Voilà. Donc, c’est ce qui a permis…

    Ombeline : Tu as eu un salaire, tu as eu une rémunération qui a été maintenue, c’est ça ? Pendant tout…

    Maïlys : Il y a eu ma rémunération qui a été maintenue, mais il y a eu également une indemnité qui a été reversée aussi pour les frais de fonctionnement de la boîte.

    Ombeline : Ah ouais.

    Maïlys : Et cette indemnité-là… Oui, parce qu’en fait on estime que ma présence, si tu veux, était tellement indispensable que la boîte allait…

    Ombeline : Allait couler quoi.

    Maïlys :… risquer gros en fait, en mon absence. Et c’est pour ça que ça c’est hyper… En fait, ça c’est vraiment, s’il y a bien un message à passer, c’est faites-vous assurer, travaillez votre prévoyance. Vous ne pouvez pas, on ne peut pas prévoir. Moi j’ai toujours été en bonne santé, j’ai toujours été ultra insouciante sur ma santé. Je n’ai jamais, enfin, dans ma famille, tout le monde toujours en bonne santé, et cetera. Il n’y avait rien qui pouvait prédire qu’à quarante ans j’allais avoir un cancer, clairement.

    Ombeline : Ouais. Et puis tu te dis, ça n’arrive qu’aux autres quoi.

    Maïlys : Et c’est ça. On se dit toujours que ça n’arrive qu’aux autres. Et puis c’est toujours le truc qu’on se dit « Oui, c’est vrai que c’est important. Je l’ai déjà entendu dans une interview, je l’ai déjà entendu ci, j’ai déjà lu, on me l’a déjà dit, mais ce n’est pas le plus urgent là à faire d’ici demain ». Et en fait, s’il n’y a aucun… si tu reportes toujours ça au lendemain, en fait, voilà, enfin… Moi, heureusement qu’un an avant, à un moment donné, je me suis dit « Bon, allez. OK, je prends ce sujet à bras le corps. On m’a donné un numéro de téléphone, j’y vais, je l’appelle », voilà. J’ai pris un courtier qui était absolument génialissime, et qui me soutient encore aujourd’hui, et voilà. Ça c’est génial.

    Ombeline : Et d’ailleurs, si tu as envie de partager son contact, on pourra le mettre dans la description, peut-être pour les auditeurs…

    Maïlys : Ah ouais. Ouais, ouais. Avec un grand plaisir.

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys : Il s’appelle “Thomas Deguillaume”. Et ouais, il est top, top, top. Voilà. Je le recommande à tout le monde d’ailleurs parce qu’il m’a sauvé ma boîte, clairement, avec ce contrat.

    Ombeline : Bien sûr.

    Maïlys : Et ce qui fait qu’on a quand même fait un petit peu moins de bénéfices parce qu’on a eu beaucoup de recrutements.

    Ombeline : Oui.

    Maïlys : On a maintenu le chiffre d’affaires.

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys : On a fait moins de bénéfices.

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys : Mais grâce à cette indemnité, c’est ce qui a permis, quand même, de faire quand même du bénéfice sur l’année où j’ai été absente quoi. Voilà.

    Ombeline : Ouais. C’est fou. Et justement, je me souviens quand on a préparé l’interview, tu me disais il faut oser se poser les vraies questions pour s’arrêter avant le mur.

    Maïlys : Oui. C’est ça. Ouais.

    Ombeline : Et donc si, tu vois, si on… Qu’est-ce qu’il faudrait ajouter par rapport à ça pour que notre échange soit complet et que ça puisse inspirer nos auditeurs ?

    Maïlys : En fait, avant de parler des vraies questions, je crois que ce qui est important de, peut-être de dire de… Pour compléter la question de comment on peut s’arrêter sans arrêter sa boîte, je crois que ce qui a été hyper important pendant tous ces mois où j’étais absente, et j’étais absente, mais en même temps pas complètement absente, parce que je reste la seule dirigeante de ma boîte, quand même. Donc, mon équipe avait quand même souvent des requêtes, des validations à obtenir de ma part, ne serait-ce que pour les recrutements, en fait. Et en fait, ce qui a été hyper important dans mon changement de position, c’est que je n’ai plus du tout, du tout été dans l’opérationnel. En revanche, j’ai continué de transmettre la vision, donc j’étais là uniquement, j’étais responsable de la vision de l’entreprise et non plus responsable de comment tout se passe bien, de comment, est-ce que tous nos élèves ils sont contents, et cetera, comment est-ce que…

    Ombeline : En fait, ça t’a forcé quelque part à vraiment incarner ta posture de CEO.

    Maïlys : Ouais, c’est ça. On devrait tous le faire, mais on ne le fait pas, en fait. On ne le fait pas avant d’être… voilà. Et donc, les bonnes questions, c’est ça ; c’est quoi ta, c’est quoi effectivement ta posture de CEO. Et je pense que c’est hyper important de se poser la question de la vision qu’on a pour son entreprise. Moi, à la base de la base, ma vision, elle était très grande. Déjà, pour mon entreprise, je voulais changer le monde. Et je pense que tout entrepreneur a envie de changer le monde quelque part. Mais effectivement, moi, je me suis vraiment dit à un moment donné, ça ne va pas du tout l’enseignement de l’architecture d’intérieur en fait, et ça ne va pas du tout l’architecture d’intérieur et l’architecture telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui. Et je veux expliquer pourquoi et je veux transmettre. Et je ne pourrais pas aider tous les foyers du monde, mais par contre, si je forme de plus en plus de monde, chacun, chaque personne formée pourra pratiquer une architecture d’intérieur différente. Et petit à petit, ensemble, on va pouvoir changer le monde. Et c’est pour ça que toujours, mes élèves, mes élèves ou mes clients, je ne sais pas comment on doit dire, mais je les ai toujours considérés comme des partenaires en fait. Voilà. Et ils ont toujours joué ce jeu-là d’être complètement partenaire de cette vision quoi. Voilà.

    Ombeline : Ouais. En fait, tu as vraiment créé un collectif, hein ?

    Maïlys : Oui. En fait, c’est… Toutes nos formations, tous nos programmes, on les a toujours créés en co-construction. Il y a toujours eu une session pilote, il n’y a jamais eu de je crée un truc dans mon coin et pouf je vous le présente parce que je pense que c’est ça ce qu’il faut pour vous. Ça a vraiment toujours, toujours été de la cocréation avec beaucoup, beaucoup d’aller-retours avant de dire « OK, c’est bon, on a la bonne version ». Mais, en fait, on n’attend pas d’être prêt avant de lancer un truc en fait. On dit « OK, vous avez un besoin, alors expliquez le moi ». Et vraiment c’est tous nos programmes ont été lancés parce que nos élèves nous ont dit, ou le tout premier atelier H.O.M.E c’est parce que j’ai une lectrice qui m’a dit « J’ai un problème, transmets-moi, apprends-moi à faire ça », et ensuite toutes les choses suivantes. Le HOMER DAY qui est le séminaire de l’habitat pertinent, c’est parti de « Maïlys, il y a une super ambiance dans le groupe Facebook où on échange entre élèves. Ça serait génial qu’on puisse se rencontrer. Est-ce que tu peux nous organiser un truc pour qu’on puisse se rencontrer ? » ; Pouf, le séminaire de l’habitat pertinent est né. « Maïlys, on aimerait bien créer notre entreprise. Toi, tu as réussi la tienne. Comment on fait pour trouver des clients ? Pour développer son entreprise, sa stratégie, et cetera ? » ; Paf ! Le programme HOMER PRO est né. « Maïlys, quand même, on aimerait bien être, un peu plus revendiquer le métier de HOMER et puis être un peu plus, renforcer nos compétences techniques » ; Le programme HOMER NINJA est né. « Maïlys, on aimerait bien rester en réseau, et cetera » ; et le réseau HOMER est né. Donc en fait, voilà, c’est tout ça, à chaque fois, ce que j’ai créé, c’est parti d’une demande qui n’était pas la mienne.

    Ombeline : Un besoin exprimé. Ouais.

    Maïlys : Ouais. C’est ça

    Ombeline : Et je pense que c’est le secret. Je pense que c’est le secret d’une entreprise durable.

    Maïlys : Oui. Ouais. C’est être à l’écoute des besoins en fait. C’est ce qu’on enseigne d’ailleurs.

    Ombeline : Et surtout créer un… et surtout donner l’opportunité qui puisse être exprimée. Ce qui dans une entreprise digitale n’est pas si simple.

    Maïlys : Ouais. Et ça, c’est pour ça qu’il faut absolument organiser des rencontres en fait avec…

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys :… avec ses élèves, avec ses clients, parce que le feedback, mais enfin, il n’y a rien de plus précieux en fait, que le feedback. Et d’où, on est ravi, on a vraiment de super beaux témoignages, très positifs, et cetera. Mais quand on en reçoit un de négatif, et bien je peux te dire que ça picote, mais on le prend au sérieux quoi.

    Ombeline : Ouais.

    Maïlys : Il n’y a pas un témoignage, il n’y a pas un truc, un retour négatif qui n’a pas engendré une modification ou une remise en question. Et ce n’est pas parce qu’il y en a 1/100 qu’on ne le prend pas au sérieux quoi. Voilà. Donc…

    Ombeline : OK. Magnifique. Donc, s’arrêter avant le mur, écouter les signaux, revenir aux vraies motivations, aux vrais désirs, oser sa posture de CEO, c’est-à-dire, élever aussi sa posture. Alors pour ça, bon là toi c’est un petit peu la vie qui t’a forcé à prendre cette posture, mais il y a aussi notre métier de coach aussi qui est fait pour ça, de prendre de la hauteur, et de changer d’identité d’entrepreneur, aussi.

    Maïlys : Ouais.

    Ombeline : C’est important et ça fait partie des cycles de l’entrepreneuriat.

    Maïlys : Je crois aussi que la vie elle nous apporte ce dont on a besoin et qu’on cherche en fait. Et je pense que ce cancer c’était la seule façon de m’arrêter. C’est con à dire, et c’est vraiment terrible à dire, mais ça faisait trois ans que je disais il faut que je m’arrête, il faut que je m’arrête, il faut que je m’arrête. Mais ce cancer m’a permis de m’arrêter quoi. Même le burnout que j’ai connu au mois de mars ne m’a pas vraiment…

    Ombeline : Ça n’a pas suffi.

    Maïlys :… Enfin, j’ai fait une pause de deux semaines quoi. Mais après je suis revenue, on a organisé le HOMER DAY, et cetera, je suis remontée sur scène. Ça m’a énergisé, ça m’a rempli d’énergie, c’est extrêmement enrichissant. Mais, ça ne m’a pas amené à me poser quoi. Et clairement, si je n’avais pas eu ce cancer, je pense que j’aurais continué d’aller droit dans le mur quoi. Voilà. Et j’ai eu la chance de le découvrir très, très tôt dans la maladie. Ce qui fait que ça a été…

    Ombeline : Ouais. Tu en as reçu tous les cadeaux.

    Maïlys : Voilà. Ouais.

    Ombeline : Et alors, comment tu… Pour conclure, peut-être que tu pourrais nous partager comment tu vas faire pour continuer à avancer comme ça avec cette telle confiance en la vie, à rester comme ça, tu vois, dans cette posture de CEO. Comment tu vas faire ? Comment tu fais ?

    Maïlys : Comment je fais ? Alors, confiance, c’est un mot… la confiance en la vie… Je ne sais pas si on peut vraiment parler de confiance en la vie ; c’est-à-dire que je suis complètement consciente que tout peut s’arrêter, en vrai, mais je sais que je pourrais rebondir. Donc ça c’est oui, j’ai confiance là-dedans, en fait. Donc, à partir du moment où on a cette confiance-là, oui, on n’a pas peur, et donc du coup on a moins de freins quoi, on a moins de freins. Mais c’est vrai que là, le fait d’aller dans quelque chose d’encore plus grand avec cette entreprise, il y a une part de moi qui me dit « Putain, c’est quand même super flippant. Si j’ai envie d’arrêter, comment je fais pour arrêter ? ». Tu vois, il y a quelque chose, à un moment donné, c’est bien aussi de pouvoir savoir qu’on a la pédale de frein accessible en fait, tu vois. Aujourd’hui, avec cette expérience-là, je peux constater que mon entreprise et moi on est deux entités vraiment différentes. Et que je peux, moi, appuyer sur la pédale de frein sans que ce soit la même pédale de frein que celle de mon entreprise en fait. Et mon entreprise, elle est capable en fait de continuer. Et inversement.

    Ombeline : Si tu appuyais, voilà, si tu appuyais sur la pédale de frein de l’entreprise, ça n’appuierait pas forcément sur la tienne.

    Maïlys : Absolument. Absolument. Et ça c’est hyper important en fait d’être capable de dissocier ça. Et en même temps, je ne dis pas que c’est facile tous les jours, évidemment. Et puis, ce n’est pas évident non plus, puisque j’ai présenté le cancer jusqu’ici comme un cadeau de la vie, et cetera, mais ce n’est quand même pas évident non plus.

    Ombeline : Bien sûr.

    Maïlys : Ça perturbe, ça fragilise psychologiquement. Il faut accepter de pleurer, de décharger ses émotions, et cetera, de changer de tête, de ne plus avoir de cheveux, d’avoir de nouveaux cheveux, mais ils ne sont plus comme avant, d’avoir des tas d’autres effets secondaires, et cetera, ça vient aussi avec tout ça, qui perturbe, clairement.

    Ombeline : Je n’ai d’ailleurs pas fait allusion à notre épisode dans le podcast avec Renaud Guerin, que tu connais aussi d’ailleurs, et qui partage son expérience aussi du cancer puisque c’est le cancer qui l’a amené à devenir entrepreneur.

    Maïlys : Ouais. Ouais. Tout à fait.

    Ombeline : C’est l’épisode 12, du podcast.

    Maïlys : Oui. Oui, je l’ai écouté, oui. Mais, tu disais, c’est le cancer qui l’a amené à devenir entrepreneur. Et bien peut-être que moi aussi en fait finalement. En tout cas, à incarner ma posture…

    Ombeline : De chef d’entreprise.

    Maïlys :… de CEO, comme tu dis oui, de chef d’entreprise visionnaire, qui voilà, qui est en charge de la vision. Ma responsabilité aujourd’hui dans cette entreprise c’est l’image de H.O.M.E, l’image du métier de HOMER, et faire en sorte en fait que cette image soit toujours plus belle et qu’elle ne soit pas détériorée. Voilà. Ensuite, tout le reste, tout l’opérationnel qui fait que nos élèves sont bien formés, et cetera, bien sûr, je suis responsable pédagogique, c’est moi qui aie quand même créé les formations, et cetera, mais aujourd’hui je ne suis plus seule à enseigner. Voilà. Donc, j’ai recruté les bonnes personnes et ce n’est plus moi qui accompagne les élèves un par un, et voilà. Et même au niveau stratégie de développement, et cetera, je ne suis plus toute seule. Donc je suis là juste pour indiquer le chemin, le vers quoi j’ai envie d’aller quoi. Et c’est vrai que c’est hyper agréable d’être plusieurs à discuter quoi, clairement. Et c’est hyper riche les discussions qu’on peut avoir avec François et Christelle : Est-ce qu’on va par-là ou pas ? ; Tiens, il y a cet acteur-là du logement, de l’habitat qui pourrait être hyper intéressant ; est-ce que ça va vraiment avec notre vision ? ; est-ce que ça va vraiment servir nos HOMERS ? ; est-ce que ça va vraiment servir notre entreprise par ricochet, ou pas ?

    Ombeline : magnifique. Tellement, ouais, tellement inspirant et bon, il y aurait encore plein, plein, plein, plein de choses à partager Maïlys. En tout cas moi, je te trouve vraiment inspirante, et j’aime beaucoup ta simplicité, ton authenticité et à quel point aussi tu as pris conscience ces dernières années que tu voulais t’éclater quoi. Tu pouvais t’éclater dans ton entreprise, et je me souviens, c’était un message aussi très fort que tu exprimais dans notre premier appel où tu veux t’amuser et être utile. Et aujourd’hui, c’est aussi ça, c’est aussi ça H.O.M.E.

    Maïlys : Oui. Complètement. Les valeurs de l’entreprise, la première, la valeur numéro un c’est le plaisir. Donc si on n’a pas de plaisir à bosser ensemble, on arrête en fait, tout simplement. Voilà. Et c’est vrai qu’il y a eu une collaboration justement, il y a en a même eu deux que j’ai arrêté au moment du cancer, parce que ça permet de, justement, c’est le moment, quand tu es dans un moment comme ça où tout d’un coup tu es hyper chamboulée, où tu fais le tri très rapidement et tu te réalignes à tes valeurs en fait, tout de suite. Alors que ça faisait des mois que ça n’allait plus en fait et qu’on n’avait plus de plaisir à travailler l’un pour l’autre quoi. Donc, voilà. On a pu arrêter ça, et c’était très bénéfique pour moi comme pour l’autre personne en fait. Voilà.

    Ombeline : Bien sûr. Et donc, évidemment, j’imagine que dans le comment tu vas faire pour rester dans ce, j’ai envie de dire, ce niveau de vibration, ce niveau de conscience, et cette nouvelle posture en fait que tu incarnes, j’imagine que ça fait partie, c’est rester focus sur ce qui est important pour moi, sur ce qui est important pour l’entreprise, selon ma vision, et de continuer à t’élever comme ça, dans le fun aussi.

    Maïlys : Oui. Dans le fun oui. Mais avec des process, ce qui est absolument indispensable.

    Ombeline : Ouais. Les process et puis…

    Maïlys : Tu n’as pas une entreprise structurée… Tu vois ça, c’est quelque chose qui m’a donné beaucoup confiance aussi et notamment en travaillant avec Christelle, c’est que tout est processisé. Il y a aussi Mélanie Garcia qui est business coach, qui travaille pour nos HOMERS PRO, mais qui nous a aussi beaucoup aidé à nous structurer pendant ma période, pendant mon arrêt de travail. Et en fait, tous ces process-là font qu’aujourd’hui je suis beaucoup plus sereine à l’idée que moi, je ne suis pas indispensable, mais personne dans mon équipe n’est indispensable, n’est irremplaçable, pardon. Tout le monde est indispensable, mais personne ne doit être irremplaçable. Voilà.

    Ombeline : Mais oui, c’est-à-dire qu’il y a des automatisations, il y a des process, il y a un moyen de trouver l’information nécessaire facilement.

    Maïlys : Oui. Oui, c’est ça. Voilà, trouver l’information, mais aussi de… on sait ce qu’on veut comme profil et on sait que là où on s’imaginait, qu’avant telle personne qui travaille dans l’équipe, elle est irremplaçable, il n’y en aura pas deux pareilles, et bien en fait quand tu fais bien la fiche de poste, si, il y en a d’autres, il y en a d’autres sur terre. Ce n’est pas possible qu’il n’y en ait pas d’autres en fait. Voilà. Mais ça, ce n’est que quand la personne s’en va et que tu es mis au pied du mur pour la retrouver, pour trouver quelqu’un qui la remplace que tu te rends compte qu’en fait, si, cette personne est remplaçable. Et en plus, peut-être que c’est par quelqu’un qui va être mieux, qui va mieux correspondre à tes valeurs, et cetera donc il n’y a aucun… Donc, j’ai moins de stress aussi par rapport à ça, parce que c’est stressant quand même de travailler avec des gens brillants. Et…

    Ombeline : Je crois que c’est Audrey Destang qui, dans le 22e épisode, qui disait qu’elle, elle n’embauchait que des gens brillants.

    Maïlys : Ouais.

    Ombeline : Et beaucoup plus qu’elle. Je crois que c’était elle qui a dit ça.

    Maïlys : Ah oui, oui, oui. Clairement, c’est ma plus grosse fierté la « Dream team » que j’ai. Aujourd’hui, je suis entourée de personnes que j’admire et qui sont bien plus brillantes que moi, effectivement, chacune dans leur domaine. Clairement quoi.

    Ombeline : magnifique. Et puis, ça amène aussi la notion d’entreprise comme système organique. On en parle aussi beaucoup dans le podcast, que chaque personne apporte quelque chose qui reste dans l’entreprise, même si cette personne s’en va.

    Maïlys : Absolument.

    Ombeline : C’est une espèce de croissance, ouais, et de cocréation qui se fait.

    Maïlys : Ouais. Ça, c’est quelque chose que je mets en avant, avant même de recruter, effectivement. On a conscience que ça fait partie des valeurs de l’entreprise aussi cette notion de… qu’on est éphémère, en fait. On est juste de passage sur cette terre. On est là pour construire quelque chose, cette terre elle était là avant nous, et elle sera là après nous, voilà. Et on est là pour faire un petit bout de quelque chose quoi. Et mon entreprise en fait, j’ai envie de la partager comme ça ; c’est-à-dire que j’aime bien la notion d’intrapreneurs, c’est-à-dire c’est à vous d’être des freelances, ils sont entrepreneurs à l’intérieur de mon entreprise.

    Ombeline : Et il y a même des intrapreneurs dans de gros groupes salariés, tu vois.

    Maïlys : Oui, tout à fait.

    Ombeline : C’est une notion qui est très importante. Ouais.

    Maïlys : Oui. Donc, ce n’est pas juste des personnes à qui je dis « J’ai tel besoin, il faut faire ça », non ! C’est la plupart du temps eux qui me disent « Maïlys, il y a tel besoin, je propose de faire ça ». Voilà. Mais, par contre, voilà, il y a vraiment cette notion-là effectivement d’apporter sa pierre à un édifice qui était là avant eux et qui sera là après eux. Voilà. Donc… Et c’est chouette aussi de pouvoir me dire maintenant que peut-être que moi aussi un jour je ne serai plus chez H.O.M.E, mais H.O.M.E continuera d’exister en fait. Et j’ai beaucoup moins de stress depuis, par rapport à ça, depuis ce que j’ai vécu en fait avec ce cancer.

    Ombeline : Oui parce que tu l’as vécu, finalement. Donc, ouais. Magnifique.

    Maïlys : Voilà. C’est encore tout un chemin à faire.

    Ombeline : Un grand merci, Maïlys. Alors moi, j’adorerais créer une formation avec toi.

    Maïlys : Oui.

    Ombeline : « Comment passer d’une micro-entreprise à une entreprise            robuste ? ». On pourrait faire ça avec Alex aussi, tu vois, ce serait…

    Maïlys : Ouais. Ouais, ouais. Avec plaisir. Ouais. Ouais. Clairement.

    Ombeline : Qu’est-ce que tu aimerais nous dire en conclusion pour nos auditeurs Maïlys ? Peut-être avec quoi toi tu repars en fait de cet épisode.

    Maïlys : Je repars avec, peut-être plus de prise de conscience en fait de ce que j’ai accompli. Parce qu’en fait, quand on est toujours le nez dans le guidon, en fait on a du mal à célébrer tout ça. Et du coup c’est un moment, cet échange avec toi, qui est assez génial pour ça en fait, pour faire le bilan, pour se dire hey ! Petite tape derrière l’épaule, c’est pas mal !

    Ombeline : C’est vrai. Reconnaître. Ouais.

    Maïlys : Voilà. Reconnaître. En fait, c’est hyper important. Il n’y a pas besoin d’être faussement modeste en fait. C’est hyper important à un moment donné, quoi qu’on ait fait, et je le dis aussi à tous nos étudiants. Quoi qu’on ait fait, c’est hyper important de célébrer chaque petit pas quoi.

    Ombeline : Bien sûr.

    Maïlys : Donc, voilà. Ce genre de moment, ça permet de célébrer aussi. Donc vraiment un grand merci pour ça, Ombeline.

    Ombeline : Merci à toi.

    Maïlys : Et puis, si j’avais un message donc en conclusion à faire passer, c’est, eh bien oui, c’est cette… Que on peut s’arrêter sans forcément arrêter son entreprise. En revanche, ça demande d’avoir une entreprise, une vision extrêmement solide et une équipe extrêmement solide aussi. Voilà. Et ça, c’est la première chose à construire en fait. La vision, et les…

    Ombeline : Et pour ça, ce que tu nous as transmis aussi aujourd’hui, c’est pour réussir à avoir cette équipe, cette entreprise solide, peut-être que la première étape ça a été d’apprendre à recevoir, parce que tu as reçu la vision, tu as reçu les idées et tu as appris, voilà, à faire confiance à tout ça donc…

    Maïlys : Complètement.

    Ombeline : Ouais. Merci beaucoup Maïlys. Qui aimerais-tu entendre dans ce podcast ?

    Maïlys : Ah ! Je n’ai pas réfléchi à cette question.

    Ombeline : Donc si tu veux que, voilà, si tu n’as plus le temps, tu pourras me répondre un autre jour, il n’y a pas de souci.

    Maïlys : Attends, je vais réfléchir. Qui est-ce que j’aimerais entendre dans ce podcast ? Parce que là, j’ai moi… j’ai pas mal d’amis. En fait, peut-être, ça m’intéresserait quand même d’avoir finalement dans toute cette vague d’entrepreneurs qui arrêtent leur boîte pour revenir à quelque chose de plus petit, ça m’intéresserait d’avoir… Tu as eu des témoignages comme ça ou pas, dans ce sens-là ?

    Ombeline : Oui, il y a Anthony Morvan, qui est l’épisode 21, qui a tout quitté. Il y a Julien Musy aussi, qui a parlé de ça dans le podcast épisode 15.

    Maïlys : Ah oui !? D’accord.

    Ombeline : Ouais. Il y a Katia Finances aussi qui nous a partagé, elle est encore dans… enfin, en tout cas, au moment de l’épisode, elle était encore dans toutes ces questions, de remise en question. Ouais euh voilà, ouais, c’est ok

    Maïlys : Ouais. Ouais.

    Ombeline : Voilà. Ouais c’est…

    Maïlys : OK.

    Ombeline : C’est ceux à qui je pense.

    Maïlys : Ouais. OK.

    Ombeline : Et si tu as d’autres, si tu penses à d’autres personnes, c’est avec plaisir. Plutôt… Aors là, la saison deux (02), elle est 100 % féminine.

    Maïlys : Ah oui !? Alors, je vais te dire, j’aimerais bien… Alors, ce n’est pas sur le sujet de moins croître, de décroître, j’aimerais bien entendre Laure Matsoukis.

    Ombeline : Matsukis ?

    Maïlys : Ouais. Tu la connais ou pas ?

    Ombeline : Non.

    Maïlys : Alors elle, elle est coach en finance. Voilà. Et elle, donc je sais qu’elle accompagne pas mal d’entrepreneurs, et je pense qu’elle aura pas mal de partage à faire, parce qu’elle accompagne beaucoup d’entrepreneurs à justement à reprendre le contrôle de leurs finances. On a travaillé ensemble en 2020. Et pour moi qui était complètement déconnectée en fait de la notion des finances, si tu veux, l’argent il est arrivé sur le compte, voilà, je suis contente, mais qu’est-ce que j’en fais quoi, tu vois ? Et en fait, elle m’a appris à regarder les chiffres et à les maîtriser quoi. Voilà. Pour pouvoir piloter mon entreprise en fait, tout simplement.

    Ombeline : OK. Je regarde. Matsukis. Tu écris M-A -T-S — U-K-I-S ?

    Maïlys : O-U — K-I -S.

    Ombeline : O-U-K-I-S.

    Maïlys : Ouais. Et c’est LMK Training sa boîte.

    Ombeline : OK. Je regarderais. Un grand merci Maïlys, et les personnes qui ont envie peut-être de faire un retour sur notre épisode, comment elles peuvent te contacter ?

    Maïlys : Eh bien, elles peuvent me contacter sur Instagram. J’ai un Instagram : mailys_dorn ; ou l’Instagram de l’école : ecole_home. Voilà.

    Ombeline : magnifique.

    Maïlys : Et puis sinon, il y a notre site internet évidemment : optimismemonespace.com, avec un onglet contact.

    Ombeline : Super. Et puis on remettra tout ça dans la description.

    Maïlys : OK. Merci beaucoup.

    Ombeline : magnifique continuation à toi et j’espère qu’on pourra se voir bientôt. Voilà.

    Maïlys : Merci. Avec grand plaisir. Merci Ombeline.

    Ombeline : À bientôt.

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